On
voit ce qu’il y a à l’intérieur des arbres.
On
ne voit pas vraiment avec les yeux, mais on le sent.
Les
arbres sont droits et solides.
Ils
sont comme des flammes solitaires.
Celles-ci sont dressées, debout, pareilles à des âmes
Et ces flammes brûlent, à la fois chaudes et
droites,
denses faisceaux de lumière concentrée.
Autour d’elles, l’espace est nu, vide, silencieux.
Toute la vie organique est dans ces flammes
Qui brûlent sans vaciller.
J. M. G. Le Clézio